La
Navigation en l'an 2000
L'avènement
de l'électronique embarquée et maintenant de l'informatique
embarquée a considérablement changé les routines du
navigateur. Du GPS à l'ordinateur de bord, tout est conçu
pour obtenir en temps réel les informations de positionnement, de
temps d'arrivée, de stratégie à suivre en fonction
de la météo, de mémorisation des bons petits coins
(de pêche, de plongée,…)
Il n'en reste
pas moins que le seul instrument de bord qui n'ait pas besoin d'alimentation
électrique pour fonctionner est le compas magnétique.
Son
principe de fonctionnement
Un compas
magnétique est composé d'une cuvette, d'une ligne de foi
et ses alidades, et d'un équipage magnétique avec sa rose
graduée de 0° à 360°. La rose et son équipage
magnétique sont montés sur cardan afin de compenser les mouvements
du navire. La rose possède en son centre une chape dans laquelle
est sertie une pierre dure synthétique qui repose sur un pivot acéré
; du bon état de ces derniers dépend le bon fonctionnement
du compas (en cas d'usure les frottements augmentent et la précision
du compas s'en ressent). Le compas est rempli d'un liquide qui est soit
un mélange d'alcool et eau distillée, soit un distillat de
pétrole. Lorsqu'une bulle apparaît dans le compas il faut
remplir ce dernier. Il est préférable de faire appel, soit
au fabricant, soit à un spécialiste (opticien de marine,
maître boussolier, …) car l'utilisation d'un mauvais liquide endommagerait
gravement le compas.

l'installation
du compas
Pour une meilleure
utilisation, il est indispensable que le compas soit bien installé
et en bon état.
Le choix de
modèle du compas est fonction du type de bateau. Par exemple, un
compas de cloison fonctionnera très bien sur un petit bateau de
fabrication amagnétique (bois, plastique, aluminium…). On préférera
un plus gros compas sur fût pour tout bateau de construction métallique.
Il faut l'installer
aussi loin que possible des masses métalliques et des sources de
courant (éloigné au minimum d'un mètre de tout ce
qui est source de perturbation). Il doit être bien visible du poste
de barre et l'installateur doit faire attention à ce que la ligne
de foi du compas soit bien parallèle à l'axe du bateau (lors
du montage d'un compas de cloison, vérifier que cette cloison est
bien perpendiculaire à l'axe).
Il est nécessaire
de vérifier ensuite les déviations du compas et si nécessaire
de les faire compenser (nota : dès la troisième catégorie
de navigation il est obligatoire d'avoir une courbe de régulation
à jour).
la
variation du compas
Les compas
magnétiques ont deux erreurs corrigibles.
La première
est la déclinaison magnétique, c'est l'angle entre le Nord
géographique et le Nord magnétique qu'indique le compas.
Elle est parfaitement connue et est représentée sur les cartes
marines par une petite flèche ou une rose des vents qui indique
sa valeur à une date donnée ainsi que sa variation annuelle
; elle change avec la position géographique donc, lors de longs
trajets, il faut remettre à jour sa valeur en consultant les cartes
marines.
La deuxième
erreur est la déviation magnétique, causée par des
forces magnétiques propres à chaque bateau. Lorsque cette
erreur est inférieure à 7-8°, il faut dresser une courbe
de régulation qui permet de connaître cette erreur à
tous les caps. Si l'erreur est trop grande il faut compenser le compas.
On y parvient en annulant les champs perturbateurs à l'aide des
différents systèmes de compensation.
L'établissement
d'une courbe par les moyens du bord
Il faut trouver
sur la carte marine des alignements - soit connus - soit en les calculant
grâce à deux amers fixes ; en utilisant la formule : cap vrai
(Cv) = cap magnétique (Cm) + déclinaison (D), l'utilisateur
détermine alors le cap magnétique propre à cet alignement.
Lorsqu'il fait route sur cet alignement il lit son cap qui est le cap compas,
la déviation est alors obtenue par la formule : cap magnétique
(Cm) = cap compas (Cc) + déviation (d). Nota : la déclinaison
(D) et la déviation (d) sont négatives si elles sont Ouest,
positives si elles sont Est.
Cette méthode
est facile à utiliser mais il faudra un peu de temps à l'utilisateur
pour trouver les déviations à tous les caps (il est difficile
de trouver suffisamment d'alignements dans un même endroit géographique).
(Courbe
de régulation)
L'établissement
d'une courbe par un spécialiste
L'homme de
l'art place dans l'axe du bateau un taximètre ou pelorus et détermine
la courbe de régulation grâce à un alignement connu
en faisant tourner le bateau sur lui-même et en relevant le cap compas
tous les 45°.Si les déviations sont trop importantes, il corrigera
les déviations semi-circulaires grâce à des vis de
réglages ou des aimants longitudinaux et transversaux à tous
les caps cardinaux (Nord, Est, Sud, Ouest ); il corrigera les déviations
de dyssymétries verticales grâce au dosage des barreaux de
Flinders ; il corrigera l'erreur de bande grâce à une boussole
d'inclinaison permettant de régler l'aimant de bande.
(photo
"boussole d'inclinaison 19ème" extraite de l'Instrument de Marine
- Service Historique de la Marine, Vincennes)
Le
choix du compas
Lors
de l'achat du compas, il est souhaitable d'être conseillé
par un spécialiste ( shipchandler, magasin d'électronique,
…) car suivant la taille et le type de fabrication du bateau, il faudra
choisir un compas différent. Les plus grands fabricants mondiaux
sont les suivants :
-
Plastimo (France)
-
Ritchie (USA)
-
C-Plath, Cassens
et Plath (Allemagne)
-
Suunto (Finlande)
-
Sestrel (GB)
-
Silva (Suède)
-
Riviera (Italie)
-
Géomar
(Espagne)
Liens :
www.ritchienavigation.com/links.htm
www.islandmarineinst.com
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